lundi 9 mai 2011
La communication téléphonique qui a causé la perte d'Oussama Ben Laden
Ce n'était un secret pour personne Oussama Ben Laden avait totalement proscrit les moyens modernes de communication tels que téléphones mobiles ou satellitaires, internet et autres systèmes radioélectriques. Tout cela pour déjouer le système d'écoute planétaire opéré par les États-Unis et leurs alliés. D'ailleurs ce fut un des indices qui ne fit que renforcer les interrogations des services de renseignement américains lorsqu'il découvrirent que le complexe d'Abbottabad ne disposait d'aucune ligne téléphonique, pas plus que de connexion internet. Et pourtant, selon des sources proches des services de renseignement s'exprimant sous couvert d'anonymat dans la presse d'outre-atlantique, c'est une communication téléphonique qui serait à l'origine de la perte de Ben Laden.
Selon certaines informations, l'année dernière, un appel téléphonique destiné à Abou Ahmed Al-Kuwaiti, connu des services de renseignement comme étant un des messagers de confiance employé par le chef d'Al-Qaïda, a mené les Américains à s'intéresser à la résidence d'Abbottabad.
En fait cette communication ne comportait pas d'informations véritablement confidentielles. Cependant l'attention des analystes fut attirée. L'ami d'Al-Kuwaiti demanda à celui-ci où il se trouvait maintenant. Al-Kuwaiti répondit qu'il était retourné « auprès des gens avec qui il était auparavant ». Cette phrase fut suivie d'un silence estimé plus long que la normale. Connaissant la proximité d'Al-Kuwaiti avec Ben Laden, les services américains estimèrent qu'il pouvait se trouver avec le chef d'Al-Qaïda lui-même.
À partir de ce moment tous les moyens humains et techniques de surveillance furent employés afin de suivre le moindre geste d'Al-Kuwaiti. C'est ainsi que fut découverte la résidence d'Abbottabad.
Parmi les indices relevés lors de cette longue surveillance, il fut établi que pour utiliser leurs téléphones portables, les habitants de la résidence s'éloignaient à au minimum 90 minutes de route d'Abbottabad. Ceci afin de déjouer toute tentative de localisation des services d'interception.
Après de longs mois de surveillance intensive et d'analyses, les autorités américaines furent convaincues que le chef d'Al-Qaïda se cachait à Abbottabad. Barack Obama donna l'ordre d'intervenir.
C'est donc bien encore une fois un renseignement technique qui est à l'origine de cette opération...
mercredi 4 mai 2011
DES REVOLUTIONS ARABES SPONTANEES ?
Devant le vent de révolution qui secoue le monde arabe, il est difficile de ne pas s'interroger. La question est de décrypter dans quelle mesure cette concomitance des évènements dans différents pays peut être la résultante d'une opération concertée. Ce qu'on est autorisé à penser sachant que des cadres du mouvement du 6 avril, qui a permis de chasser du pouvoir Hosni Moubarak, ont été formés à ce qu'il convient d'appeler « la révolution non violente ». Et il ne s'agirait pas d'un cas isolé. Il se trouve que de nombreux activistes de pays de l'Est, mais également du monde arabe et même d'Amérique du Sud, ont participé à des séminaires organisés en Serbie par CANVAS.
CANVAS : qui se cache derrière cet acronyme ?
CANVAS (Center for Applied Non Violent Action and Strategies1) n'est autre qu'une émanation du mouvement serbe OTPOR.
OTPOR, signifiant « Résistance » en serbe. Il s’agit d’une organisation politique considérée comme un acteur majeur de la chute de Slobodan Milosevic. Son logo est un poing noir fermé sur fond blanc.
Après la chute du régime de Milosevic, OTPOR est devenu le Centre de formation pour l'action non-violente. Des séminaires de formation à la lutte contre la fraude électorale dans les pays de l'Est furent les premières actions internationales de CANVAS.
Le but avoué de CANVAS est d'utiliser le savoir-faire d'OTPOR en matière de mouvements de protestation non violente.
Ainsi on retrouve la trace des « consultants » de CANVAS dans la révolution des roses en Géorgie.
En Ukraine, l'organisation PORA, très active durant la « révolution orange », a envoyé, en avril 2004, 18 de ses membres à Novi Sad, dans le nord de la Serbie, pour y suivre un séminaire. On notera également que peu avant les élections, un membre de CANVAS a été expulsé d'Ukraine.
CANVAS est également en étroite relation avec ZUBR, en Biélorussie, Cette organisation de droits civiques proche des idées occidentales a été créée en 2001 dans le but de renverser le régime d'Alexandre Lugachenko.
En 2002 on retrouve les traces de CANVAS au sein de l'opposition vénézuélienne.
En janvier et février 2011, le logo de CANVAS – qui est resté celui d'OTPOR - est brandi par les étudiants égyptiens du mouvement du 6 avril qui manifestent dans les rues du Caire. Mohamed Adel, ce blogueur égyptien un temps incarcéré pour délit d'opinion, reconnaît avoir effectué un stage auprès de cette organisation durant l'été 2009.
Quid du financement ?
Pour faire fonctionner une telle structure des moyens financiers considérables sont nécessaires.
CANVAS est-il financé par de riches philanthropes ayant pour seul but de construire un monde meilleur et de faire progresser la démocratie ?Si l'on en croit Srdja Popovic, fondateur d'OTPOR et actuel directeur de CANVAS, il ne reçoit que des subventions privées et aucun fonds gouvernementaux.
Il semble en fait qu'il en soit tout autre. Selon certaines sources généralement bien informées, deux organismes américains contribuent largement à son financement. Il s'agit de l'International Republican Institute et Freedom House.
- L'International Republican Institute2 est une organisation politique liée au Parti républicain. Son financement provient en majorité du gouvernement fédéral américain.
À noter qu'au printemps 2000 le colonel à la retraite de l'armée américaine Robert Helvey a été envoyé en Serbie par l'International Republican Institute pour diriger des séminaires sur la non violence au profit des militants d'OTPOR. Des milieux proches des services de renseignement occidentaux vont jusqu'à déclarer qu'en fait l'IRI ne serait rien d'autre qu'une façade de la CIA.
- Freedom House3, dont l'objectif affiché est d'exporter les valeurs américaines, a été dirigée par James Woolsey. Est-il utile de rappeler que ce dernier fut directeur de la CIA de 1993 à 1995 ?
À noter que la blogueuse égyptienne Israa Abdel Fattah, cofondatrice du mouvement du 6 avril, a fait partie d'un groupe d'activistes invité par Freedom House. Elle a pu ainsi participer à un programme destiné à former des « réformateurs politiques et sociaux ». Le tout était financé par l'USAID (United States Agency for International Development). Cette agence américaine a notamment pour but de réduire la pauvreté et de promouvoir la démocratie et la croissance économique.
Dans ces conditions, difficile de ne pas voir là une action, voire une manipulation, américaine, même si elle n'est pas forcément le seul fait de l'administration Obama.
Encore plus étonnant, si la presse occidentale a été très discrète à ce sujet - à de rares exceptions -elle a même passé sous silence le lien entre les évènements en cours dans le monde arabe et CANVAS. Et même les dénonciateurs habituels de la théorie du complot sont restés étonnamment muets...
Alain Charret
Rédacteur en chef de RENSEIGNOR
Mai 2011
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